Le Délice du Jour
Le Délice du jour est le Délice de toujours. Lorsqu'ils ont fermé les portes de la première version de leur Délice du Jour, à Gerpinnes, en 2017, nombreux étaient les gourmets et gourmands à regretter l'adresse conviviale, gastronomique et humaine que Fabrizzio Chirico et Sanae Chergui avaient élevé bien haut en une vingtaine d'années. Ils sont donc plus que nombreux, et avec eux bien d'autres, heureux de voir rouvrir cette institution, certes dans un autre lieu mais avec quel panache et quelle évolution !
Un peu à l'image du parcours du chef depuis autant d'années. Mark Twain disait :« Dans 20 ans, vous serez plus déçu par les choses que vous n'avez pas faites plutôt que par celles que vous avez faites. » Une devise qui a dû parler à Fabrizzio, entré dans le monde de la restauration dès l'adolescence, via l'Ecole hôtelière de Fleurus. A l'époque déjà, il ne se fait pas prier pour prolonger ses stages et apprendre sur le terrain dès qu'il peut. Tous ses dimanches et ses vacances y passent : il apprend le métier au restaurant du Château de Trazegnies, voisin de la maison familiale. Très vite la cuisine remplace la salle, sous l'aile protectrice des patrons. Dans la foulée, le jeune homme lance son service personnel de ‘chef à domicile' avec des copains (succès au rendez-vous!), fait quelques passages dans des établissements à la côte belge et à Bruxelles notamment. Débrouillard, travailleur, les pieds sur terre mais la tête sur les épaules, Fabrizzio n'a pas vingt ans lorsqu'il franchit le pas : il ouvre son restaurant : « Le Délice du Jour». C'était en 1995.
La suite vous la connaissez. L'adresse de Gerpinnes restera ouverte 21 années durant, passant de la pizzeria familiale à la référence gastronomique régionale : il décroche le titre de "Jeune Chef de l'année 2014" au Gault&Millau. Pourtant, en 2017, Sanae et lui décident de répondre aux sirènes d'investisseurs carolos qui les entraînent dans un projet au cœur de la ville basse, face à la gare. Ils n'ont pas lésiné sur les moyens. Et même si Fabrizzio y trouve un outil magnifique, il y perd un peu de son… sang latin. Il y séduit certes une nouvelle clientèle mais celle-ci a du mal à revenir, pour tout un tas de bonnes raisons qui n'ont rien à voir ni avec le talent du chef, ni avec le sourire de sa compagne. Sentant le vent tourner, après cinq ans, ils décident alors de réinvestir eux-mêmes dans un nouveau projet. Ou plutôt… dans la renaissance de leur projet initial. La maturité en plus. Vive le Délice du Jour 2.0.
La villa est cossue et a abrité un étoilé jusqu'il y a quelques années. Le cadre et l'outil étaient donc déjà très beaux, ils en ont percé la chrysalide et libéré le papillon. Une salle confortable baignée de lumière par les grandes baies vitrées ouvrant sur le jardin qui ravira les amateurs de repas estivaux. Le soir, un joli jeu de lumières met en perspective la verdure toute proche tout en laissant le côté intimiste de la salle prendre le dessus. Heureuse comme jamais en salle, Sanae règne sur une brigade nouvellement enrichie mais d'ores et déjà bien rodée tandis qu'en cuisine, Fabrizzio déploie ses ailes sur des fourneaux qui n'en demandaient pas tant pour lui permettre de s'exprimer au mieux. Ses plats signatures sont glissés ici et là dans un menu qui allie gourmandise, finesse et élégance, sans pour autant tomber dans l'inutile ou l'ostentatoire. Bref, une adresse qui fait mouche. Et réjouit tous les nostalgiques comme les amateurs de nouvelles découvertes.
Source: Eating.be