Source : Brabantwallon.be

Avec un père italien et une mère biélorusse, tous deux restaurateurs, la voie d’Alexandre Ciriello était apparemment toute tracée. Pourtant, sa passion de jeunesse n’était pas la cuisine mais… le football ! Au point de devenir entraîneur pour les enfants au Sporting de Charleroi. Simultanément, il s’est tout de même formé au métier de ses parents à l’IPES Wavre, dans la section hôtelière (l’Ecole hôtelière provinciale Pierre Romeyer). Un cursus qui l’a beaucoup inspiré pour la suite : « L’enseignement y était de qualité et très familial, ce qui me correspondait tout à fait. Aujourd’hui l’école a une approche plus professionnelle et au contact de ce qui se fait dans les restaurants. Par-dessus tout, cette école m’a appris les valeurs de la vie ».

Tout aussi inspirants étaient les stages effectués auprès de grands noms de la cuisine belge comme Peter Goossens (Hof Van Cleve) ou Yves Mattagne (le Sea Grill, la Villa Lorraine). Et puis à 18 ans, à peine sorti de l’école, sur un coup de tête il achète un restaurant à remettre à Dion-Valmont : ce sera L’Horizon. Une participation remarquée à l’émission française Objectif Top Chef lui apporte aussitôt une clientèle curieuse de découvrir ses créations. Travaillant d’abord en binôme avec son père, Alexandre développe très vite une cuisine à la forte personnalité, des recettes inspirées de ses expériences : « Mon inspiration viens de tout, de mes voyages, de ma vie de famille, de ma vie de couple. La vie m'inspire au quotidien et ces inspirations se traduisent souvent en créations. Par exemple, un délicieux voyage en couple à Corfou m'a permis de créer un dessert très surprenant autour de l'huile d'olive. Mon fils, qui adore les tomates, m'a donné l'idée de les travailler de manière complètement différente... en bref, tout m'inspire. Et je ne me fie pas aux avis des guides ou d'autres professionnels pour être plus conventionnel, ce sont plutôt les avis de mes clients qui me motivent à continuer dans cette voie. »

À L’Horizon, pas de menu traditionnel : les clients choisissent les plats dans un jeu de cartes illustrées. La carte « Joker » vous embarquera dans la dégustation d’un plat mystère, à l’aveugle… Pas non plus d’entrées, de plats et de desserts, mais des univers sucrés ou salés. Tartelette au tourteau, caviar et oursin, veau aux saveurs marines, plat sucré à l’huile d’olive, yaourt, miel et citron, plat entièrement noir baptisé « Tchernobyl »… le jeune chef ne recule devant rien pour surprendre les gastronomes. « Oui, c'est vrai, je ne me mets pas de limites et j'ai encore énormément d'idées en tête. Mais cela prend parfois du temps, ou bien le restaurant actuel n’est pas adapté pour les réaliser… J’aimerais aussi rendre ma cuisine plus accessible en ouvrant une seconde adresse plus « street food » et orientée vers les jeunes. Il est tellement difficile aujourd'hui de manger sainement en étant jeune. Je voudrais changer cela avec une cuisine qui soit à la fois saine, délicieuse et « comfort food».

En attendant, le restaurant aux 14 couverts (une taille modeste pour favoriser la communication) ne désemplit pas depuis son ouverture. Et si la récente distinction octroyée par le Gault & Millau compte moins pour Alexandre que les avis et encouragements de ses clients, elle le conforte dans la voie qu’il s’est tracée : prendre des risques et briser les codes pour proposer un voyage culinaire unique. Alors laissez-vous surprendre…